QuestPAD

Trop souvent, nos listes de discussions tournent en rond, génèrent de la frustration voire de l’agressivité. En tout cas, les mêmes sujets reviennent encore et encore, et peu de décisions sont effectivement prises ; les messages changent de sujet sans que le sujet du message ne soit changé ; les successions de réponses à l’intérieur du et des textes auxquels on veut faire référence finissent par rendre les messages incompréhensibles, surtout quand plusieurs fils de réponses se déroulent simultanément ; il est impossible de garder la mémoire d’une discussion, sauf à garder tous les messages échangés (et puis après ?) ; le plus souvent, un message donné mélange une question, une prise de position et des arguments. Bref, c’est le chaos, ça décourage, et les listes finissent par devenir comme le comptoir du bar du coin : encombré par des accros aux conversations difficiles à suivre et avec des visites qui s’écourtent pour les non-habitué-e-s.

QuestPAD s’inspire de la méthode IBIS (Issue-Based Information System) pour proposer une manière de structurer les discussions. Il s’agit se s’astreindre (aidés éventuellement par un outil) à apporter des contributions à la discussion en les inscrivant dans le schéma ci-dessus.

Chaque élément de discussion a une longueur limitée. 300 caractères par exemple. S’il faut développer un argumentaire, on peut le faire dans un texte séparé, aussi long que nécessaire, et pointer vers celui-ci, ou vers un article, un ouvrage, etc. : il s’agit d’une référence.

Si la discussion mérite des commentaires (par exemple sur la façon dont elle se déroule à l’usage des animat-eur-rice-s), on peut écrire des notes, chacune pointant vers un ou plusieurs autres éléments de discussion.

Dans ce modèle, on fait démarrer toute discussion avec une question. Une question complexe peut être raffinée en sous-questions. On peut également être amené à la reformuler.

Une question peut concerner un problème ardu : « comment diviser par 4 notre consommation d’énergie, et le faire de façon démocratique… ? » ; ou être un appel à commenter / modifier un bout de texte donné en référence : « êtes-vous d’accord avec… ? »

Ensuite, des positions sont données en réponse à la question. Une position est une idée, une affirmation, une suggestion.

Pour chaque position, on peut développer des arguments. Un argument est pour une position (justification), ou contre (critique négative).

Se développe ainsi un réseau d’éléments qui retracent la discussion.

Au bout d’un moment, on peut arriver à une décision qui clôt la question.

… Jusqu’à ce qu’elle soit éventuellement interrogée par une autre question. En effet, une question peut être posée à tout moment, sur n’importe quel autre élément d’une discussion.

L’animation de la construction du réseau, sa reconfiguration en cas de redites, etc. est un travail pour un groupe d’animat-eur-rice-s qui devra rester à l’écoute des participant-e-s, et respecter le contenu des textes envoyés.